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ment d’origine astrologique ; c’est par l’astrologie qu’elle est venue à Rome, qu’elle a pénétré chez les nations germaniques, qu’elle s’est introduite dans les calendriers chrétiens, malgré son origine toute païenne, et qu’elle a voyagé vers l’Orient jusque dans l’Inde, où elle est arrivée en compagnie de l’astrologie grecque, sa mère ; car cette période est étrangère à l’Inde, où elle était anciennement inconnue. Les astrologues alexandrins avaient des tables dont le point initial était constant, où les périodes septennaires se suivaient dans le même ordre. Cette succession ayant été la même depuis l’époque de l’introduction de l’astrologie grecque, soit dans l’Inde, soit dans notre occident, il est naturel que chacun des jours de la semaine ait encore lieu maintenant, chez les Indiens, aux mêmes instans physiques que chez nous[1]

7o  Que le zodiaque lunaire soit également le seul qui ait été employé à la Chine, c’est un fait reconnu. Le zodiaque en douze signes y a été introduit fort tard. En l’an 164, des étrangers, envoyés par Gan-Toun (Marc Aurèle Antonin), roi de Ta-Tsin (empire romain), arrivèrent à la Chine, et y apportèrent la connaissance de la sphère ; c’est alors qu’on fit des armilles et un globe céleste[2], et que l’on connut les douze signes. L’usage en fut encore enseigné sous les Tang, entre 624 et 906 de Jésus-Christ[3], par un prêtre de Fo (Boudha), probablement venu de l’Inde.

Ces faits, indiqués sommairement ici, suffisent pour démontrer que partout, dans l’Orient, le zodiaque solaire en douze signes est celui de l’astronomie grecque. C’est de l’Occident qu’il est arrivé de proche en proche, jusque dans l’Inde et à la Chine. Cette route est l’inverse de celle qu’on lui avait fait parcourir.

vii.

Il résulte de l’ensemble de tous les faits que j’ai pu recueillir que notre zodiaque était chez les Grecs une institution récente, et qu’il ne passa du domaine de la science dans le cercle des opinions vulgaires

  1. — La Place, qui, sur la fin de sa vie, avait reporté l’activité de son esprit pénétrant sur les questions historiques, sur celles principalement qui avaient rapport à l’astronomie, aimait à faire tomber la conversation sur ce sujet. Cette explication de la correspondance des jours de la semaine, dans l’Inde et en occident, l’avait beaucoup frappé par sa simplicité. Elle lui paraissait donner la solution d’un problème qui l’occupait depuis long-temps. (Note ajoutée.)
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  2. Gaubil, Histoire de l’astronomie chinoise, pag. 24-26.
  3. Le même, pag. 122.