volutionnaires le meilleur plan de réforme de la chambre des lords. Malheureusement, ils n’en ont pas encore trouvé qui réunisse toutes les perfections désirables. Mais je leur conseillerai, moi, de s’épargner la peine de la comparaison. S’ils ont absolument besoin d’un plan, qu’ils prennent le premier venu. Que la chambre des lords soit remplacée par un conseil des anciens, ou par un conseil des cinq-cents, ou par un nouveau corps à la nomination des pairs eux mêmes, ou par une assemblée que les chefs de famille soient chargés d’élire, ou que les pairs n’aient qu’un véto suspensif ; qu’on mette à exécution tel projet ou tel autre, l’effet sera le même. Croyez-vous pouvoir déraciner le chêne de la forêt qui a survécu inébranlable et immobile à tant de générations ; cet arbre vénéré, qui porte suspendus à ses branches les anciens trophées, les monumens éternels de mille victoires glorieuses ?
Quercus sublimis in agro
Exuvias veteres populi, sacrataque gestans
Dona ducum…
« À l’aide de tous les artifices que peut inventer la subtilité des législateurs, croyez-vous que ses profondes racines, que ces milliers de fibres délicates et de ramifications lointaines par lesquelles il tient au sol, puissent, au gré de vos désirs imprudens, être soulevés, séparés de la terre qui les a nourris, transplantés avec succès dans un autre sol ? Et alors, sans doute, vous lui ordonnerez de résister à l’orage, de ne pas plier sous le vent de la tempête populaire ! Insensés ! les premiers flots de la démocratie victorieuse l’emporteraient sans effort, avec les soutiens impuissans dont vous l’auriez entouré ; et nous, prophètes inutiles, témoins et victimes de cette catastrophe, nous ne serions pas consolés en voyant ses coupables auteurs écrasés les premiers sous le poids de l’immense ramure qui a protégé nos pères, et dont nous voulons conserver le bienfaisant ombrage à notre dernière postérité. »
Ce discours fit grande sensation en Angleterre, et il méritait d’en faire. Sir Robert Peel ne s’est pas surpassé depuis, même dans sa dernière adresse aux électeurs de Tamworth, qui était néanmoins fort éloquente, bien que sur le même ton et dans le même ordre d’idées. Je crois que sur le continent vous vous moquez un peu de nos banquets politiques. Il est certain qu’après boire, et surtout après boire comme on boit ici, il s’y dit et s’y fait quelquefois de grandes extravagances. Mais c’est au milieu de réunions de ce genre que les principaux