Page:Revue des Deux Mondes - 1837 - tome 11.djvu/586

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
582
REVUE DES DEUX MONDES.

le nom de trois candidats. Les bulletins réunis sont envoyés au consistoire ecclésiastique de la métropole, qui, après les avoir examinés, inscrit les trois noms qui ont obtenu le plus de suffrages et les adresse au roi. Le roi décide, mais en se conformant au vœu de la majorité. C’est ainsi que Tegner, professeur de littérature grecque à Lund, et M. Agarht, professeur de botanique, ont été nommés évêques, le premier à Wexiœ[1], le second à Carlstad. C’est ainsi que le poète Franzen, professeur à l’université d’Abo, a été appelé comme évêque dans le Norland. C’est comme dans les premiers temps du christianisme, où le peuple choisissait pour prélat l’homme en qui il avait confiance, sans s’inquiéter s’il était diacre ou laïque.

L’université de Lund est moins célèbre que celle d’Upsal. Elle a fait beaucoup cependant pour la propagation de la science dans les provinces méridionales de la Suède. Les études historiques et philologiques y sont en grand honneur ; les études théologiques y ont été poussées à un très haut degré. Plusieurs professeurs ont voyagé en Angleterre, en France, en Allemagne, dans le but unique d’acquérir de nouvelles connaissances et de les transmettre à leur pays. On trouve ici, ce qui est assez remarquable dans une ville de deux mille ames, un cabinet d’histoire naturelle, un jardin botanique, un musée d’antiquités scandinaves, une librairie très riche, et une bibliothèque de quarante mille volumes. Cette bibliothèque provient en partie de celle qui appartenait au chapitre métropolitain, en partie d’une bibliothèque de dix mille volumes, amassés en Allemagne pendant la guerre de trente ans, que Charles XI acheta, et dont il fit présent à sa jeune université de Lund. Elle renferme une collection assez complète de tout ce qui a rapport à la Suède et plusieurs grands ouvrages historiques. Le roi lui donne 2,000 francs par an ; on en prend autant sur les fonds de l’université, et cette somme doit suffire à ses achats. Le bibliothécaire actuel est M. Renterdahl, professeur de théologie, l’un des hommes les plus distingués que l’université ait eus depuis long-temps.

Les élèves n’entrent ici qu’après avoir subi un rigoureux examen. Le temps des études, pour la faculté de théologie, est ordinairement de deux années, et de trois pour les autres. L’élève en médecine peut exercer dès qu’il a passé son examen de promotion ; mais le théologien et le juriste doivent en passer encore un autre, le premier devant le consistoire ecclésiastique et l’évêque, le second devant le tribunal supérieur. L’examen de promotion est privé et public. L’examen privé a lieu successivement devant chacun des professeurs de la faculté à laquelle l’étudiant appartient. C’est le plus long, le plus important. L’examen public a lieu devant tous les professeurs de la faculté réunis.

Ces examens sont très sévères, et cependant très peu de candidats y échouent. Les élèves de l’université de Lund se distinguent par leur appli-

  1. Je prie le lecteur, une fois pour toutes, de vouloir bien me pardonner la manière très défectueuse avec laquelle j’écrirai plusieurs mots danois et suédois. Nous sommes obligés de suppléer aux lettres pointées, que nous n’avons pas dans notre langue, par des diphtongues qui n’ont ni le même son, ni la même valeur métrique.