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Page:Revue des Deux Mondes - 1837 - tome 12.djvu/232

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DU PHILOPŒMEN
DE M. DAVID.

Le Philopœmen de M. David n’a pas trompé nos espérances ; c’est un ouvrage très remarquable et qui soutient dignement la réputation de l’auteur. L’étude de cette statue ne sera pas sans profit pour les sculpteurs de notre âge ; cependant il y a lieu de discuter la composition et le style de cette statue, soit en consultant l’histoire de la sculpture, soit en interrogeant la nature du sujet et les intentions du statuaire. Le sujet choisi par M. David ne manque certainement pas d’intérêt ; mais pour le plus grand nombre des spectateurs Philopœmen est une figure plutôt qu’un personnage. La biographie du guerrier mégalopolitain est non-seulement étrangère aux hommes du monde, mais à demi effacée de bien des mémoires studieuses, et cet oubli est un malheur pour M. David. Quand on lit les noms gravés sur la plinthe des statues récemment placées aux Tuileries, il est difficile de s’expliquer quelle pensée a présidé à la décoration de ce jardin. Nous ne contestons pas la valeur sculpturale des sujets grecs ; nous croyons au contraire que la patrie de Phidias offre au ciseau des thèmes excellens et innombrables ; mais la décoration d’un jardin doit être conçue autrement qu’un musée. Il ne s’agit pas de placer aux Tuileries des statues remarquables par leur mérite individuel, mais bien d’assortir et d’ordonner les idées exprimées par ces statues, de telle sorte qu’elles intéressent les promeneurs, non-seulement par le mérite de l’artiste, mais encore, et selon nous ce dernier point est fort important, par l’ensemble des sujets traités. Or, est-il possible de deviner pourquoi Périclès précède Phidias, pourquoi le Soldat labou-