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L’OPPOSITION
ET
LE PARTI RADICAL.[1]

La situation intérieure de la France est quelque chose de nouveau, d’inoui peut-être dans le gouvernement représentatif. C’est la première fois que la dissolution de la chambre se trouve amenée, non par la force des circonstances, ou par les entraînemens de parti, mais par l’épuisement et la fin naturelle des opinions. Il ne s’agit ni de confirmer la majorité, ou de la déplacer, ni d’abattre par un dernier échec les prétentions de la minorité. Majorité et minorité, les opinions qui datent du 13 mars 1831, ont fait leur temps. Si l’on y prend garde, nous ne sommes pas dans une période de réforme, mais dans une époque de renouvellement.

Cette situation est évidente, manifeste, irrésistible. Elle se révèle clairement dans l’indifférence persévérante avec laquelle on accueille maintenant les idées et les noms qui avaient naguère l’heureux pri-

  1. Nous ne partageons pas toutes les opinions de l’auteur de ce travail. L’écrivain, qui appartient à l’opposition constitutionnelle, s’est mis au point de vue de ce parti sur plusieurs questions, notamment en ce qui touche les lois de septembre et le cabinet du 15 avril. L’amnistie, la dissolution, la prise de Constantine, en six mois d’administration, feront une part plus grande au ministère que préside M. Molé, et sont des actes politiques de nature à l’affermir et à le rendre durable. Malgré ces dissidences, nous n’avons pas hésité à accueillir un travail aussi remarquable sous bien des rapports, et qui nous vient d’une plume justement appréciée de nos lecteurs.

    (N. du D.)