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REVUE. — CHRONIQUE.

lune, le phénomène eût répondu à l’impatience des correspondans bénévoles de l’Institut, et, au lieu d’une seule étoile filante aperçue par les astronomes de l’Observatoire, on en eût compté des centaines.

Nous devons pourtant remarquer en passant que ce phénomène si bien constaté dans notre hémisphère boréal, pour la nuit du 12 au 13 novembre, n’a point été vu l’an passé par l’astronome sir Herschell, qui se trouvait alors au cap de Bonne-Espérance, tandis qu’un observateur de l’île Maurice, dans ce même hémisphère, prétend avoir vu un grand nombre d’étoiles filantes en 1832 ; à la vérité, elles se mouvaient dans toutes les directions, sans égard pour l’hypothèse de la nébuleuse qui les obligerait à marcher toutes dans le même sens.

Il faudra encore d’autres contradictions pour amener d’autres explications, jusqu’à ce que le phénomène, après avoir occupé quelque temps le monde savant, retombe dans la classe des phénomènes qu’il ne nous est point donné d’expliquer.


Variations atmosphériques. — L’atmosphère dans laquelle nous vivons exerce sur nous presque autant d’influence que sur les végétaux ; les grands phénomènes dont elle est le siége et les vicissitudes qu’elle éprouve ont une importance si grande pour les arts, pour les travaux de l’homme, qu’on a dû chercher depuis long-temps les moyens de prévoir à l’avance ses changemens ou tout au moins de déterminer exactement son état actuel. Tel est le but de la météorologie.

Cette science était une fureur en France il y a quelques vingt ans ; partout on faisait des séries et des résumés d’observations. Il semblait qu’on dût arriver ainsi aux plus beaux résultats ; néanmoins aucune déduction un peu importante n’a été obtenue encore de cette infinité de chiffres ; bien plus, on est à peine fixé sur la marche à suivre pour ces observations ; M. Arago, depuis 1830, a cessé de publier des résumés météorologiques annuels dans ses Annales de physique, et depuis deux ou trois ans les indications de l’hygromètre de Saussure ont cessé d’être enregistrées sur les tableaux dressés chaque mois à l’Observatoire. Il faut convenir aussi que, de tous les moyens de mesurer le degré d’humidité de l’air, l’hygromètre de Saussure est peut-être le moins rigoureusement exact : le cheveu, qui en s’allongeant par l’humidité fait marcher l’aiguille de l’instrument, a peu de régularité dans les variations qu’il éprouve, et de plus il est incessamment altéré par la fumée, le brouillard et la poussière. Cependant la connaissance du degré d’humidité de l’air n’a pas moins d’importance que les indications barométriques. Chacun sait, en effet, que le vrai baromètre, indiquant seulement la pression de l’atmosphère, est souvent plus trompeur dans ses prédictions météorologiques que les prétendus baromètres en forme de capucins de carton qu’on voit sur la cheminée des gens de campagne. C’est que ceux-ci sont des hygromètres, indiquant, quoique d’une manière fort imparfaite, le degré d’humidité de l’air. Ce degré d’humidité, outre sa