et fera naître d’incalculables ressources. Des paillettes d’or, arrachées aux flancs des montagnes, roulent souvent avec les ondes de ces fleuves. Le vif argent, le fer, le cuivre, le bitume, le soufre, le charbon de terre, enfouis dans des montagnes que personne n’a explorées, n’attendent que le souffle puissant de l’industrie.
En 1811, on envoya de Saint-Pétersbourg des minéralogistes chargés d’explorer les mines des monts Krapacks ; quand la paix fut signée, ils avaient déjà découvert de magnifiques veines d’or, de cuivre et de mercure : alors leurs travaux cessèrent. — Négliger une telle exploitation ! repousser la fortune ! vivre pauvre sur des trésors enfouis ! — Le gouvernement, fort peu préoccupé du bien public, a surtout craint d’éveiller la cupidité de la Porte Ottomane. On verra bientôt quel fut le règne précaire des Fanariotes, et comment l’incertitude de leur existence les força de se jeter sur les bénéfices les plus prompts, et même les plus périlleux. L’homme sans avenir hasarde tout pour un résultat actuel, et ruine un pays pour le gain présent. Sans capitaux, et dépourvus des connaissances nécessaires à l’exploitation, les particuliers ne pouvaient commencer de pareilles entreprises. Avant la dernière réforme, la loi leur défendait même de toucher à cette propriété de l’état, à ces richesses minéralogiques, dont personne ne profitait. Venait-on à les découvrir, on les considérait comme appartenant au fisc.
La cire, le miel, le tabac, le beurre, le fromage (d’excellente qualité), les cuirs, les peaux, le lin, les graines d’Avignon (ramus infectorius), la laine, la soie, le gros et menu bétail, la volaille, le gibier, s’ajoutent à la richesse naturelle de ces contrées, dont la fertilité prodigieuse ne pouvait s’appauvrir qu’à force de malheur et de mauvaise administration. Là, toutes les céréales abondent ; point de moyens artificiels pour augmenter la récolte ; les mots engrais et amendemens sont inconnus. Le froment y donne seize ou même vingt-cinq fois la semence ; le seigle, trente ; le millet, trois cents. « Toutes les espèces de fruits se trouvent en Valachie, dit Malte-Brun. On y trouve souvent des forêts entières d’arbres fruitiers, tels que poiriers, abricotiers, cerisiers, etc.… La plus grande partie des montagnes ressemble, pour la variété des arbres fruitiers, aux plus beaux de nos jardins, qui seront toujours au-dessous de ceux de la Valachie… La nature du sol, les plaines et