Ville, aussi en faveur que jamais, et il répondit à leur demande d’une escorte pour se rendre ensemble auprès des représentans de la nation : J’en commanderai une par respect pour la députation ; quant à moi, j’irai de mon côté, n’ayant jamais été si en sûreté ; puisque les rues sont pleines de peuple. On juge bien que l’escorte ne fut pas acceptée.
Arrivé à l’assemblée, Lafayette ignorait encore ce qui s’était passé pour l’évasion. Il dit à la tribune ce peu de mots :
On sait combien l’assemblée fut grande et calme dans cette circonstance critique. Elle prit avec dignité et fermeté toutes les mesures convenables ; elle donna des ordres pareils à celui qui avait déjà été expédié sur toutes les routes ; son décret fut confié à M. Romeuf, aide-de-camp du commandant-général, que le peuple avait arrêté à la barrière au moment où, avec le commandant de bataillon Bâillon, il portait le premier ordre d’arrestation[2].
- ↑ M. Duport venait de faire un rapport au nom des commissaires envoyés par l’assemblée à l’Hôtel-de-Ville.
- ↑ Louis Romeuf reçut l’ordre de partir pour Valenciennes à huit heures du matin, chez M. Bailly où se trouvait le président de l’assemblée avec Lafayette ; il fut arrêté en partant et entraîné par la multitude à l’assemblée nationale. Là, il rendit compte de ce qui venait de lui arriver, et communiqua l’ordre de son général. L’assemblée l’approuva, le chargea de plus d’un décret ordonnant à toutes les municipalités de ne rien laisser sortir du royaume. Le retard qu’éprouva Romeuf par la violence du peuple, ne lui permit pas de partir avant midi ; encore fallut-il que l’assemblée le fît accompagner par deux députés pour assurer son passage jusqu’à la barrière où ils se rendirent à pied. À la porte Saint-Denis, on leur assura que le roi était arrêté à Meaux, qu’il y était fort menacé, et que sa vie était en danger. Ce bruit était accompagné de circonstances qui lui