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Page:Revue des Deux Mondes - 1838 - tome 14.djvu/197

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DU RÉSEAU DES CHEMINS DE FER.

river à bonne fin, pourvu que l’on y consacre seulement le temps que la diplomatie moderne accorde à des négociations qui ne concluent pas et à des chapelets de protocoles qui ne finissent rien.

Ce réseau donnerait satisfaction à toutes les parties du territoire, au Midi, jusqu’à présent si négligé, tout comme au Nord, jusqu’ici privilégié, à l’Ouest comme à l’Est.

Enfin il serait de nature à être accompli moyennant une allocation annuelle de 25 millions, seulement de la part de l’état, même en supposant que l’on ne put décider les départemens et les villes à s’imposer aucun sacrifice pour jouir de ces voies extraordinaires ; car il n’y a pas d’exagération à espérer que, lorsqu’on le voudra, on rencontrera des concessionnaires qui exécuteront à leurs risques et périls le chemin d’Orléans et celui de Rouen. Il est même probable qu’on en trouverait qui prolongeraient ce dernier jusqu’à la mer, moyennant une subvention modique. Il resterait alors à exécuter au compte de l’état, dans le Nord, le chemin de fer de Londres et de Bruxelles, dans le Midi, du côté de l’Ouest, celui de Châtellerault à Bayonne, et du côté de l’Est ceux de Troyes à Saint-Symphorien, et de Beaucaire à Marseille. Ainsi les prétentions de l’esprit naissant d’entreprise seraient comblées sans que le gouvernement perdît son droit, sacré en France, de se mettre à la tête de toutes les grandes entreprises nationales, de toutes les améliorations populaires. Quant au perfectionnement des fleuves, sur la portion de leur cours qui ferait partie des grandes lignes que nous avons passées en revue, perfectionnement qu’il faut exécuter dans tous les cas, il n’exigerait pas plus de 50 millions[1], ce qui porterait à 300 millions en totalité, ou à 30 millions par an, pendant dix ans, la dépense à la charge

  1. En effet, l’ensemble des lignes navigables comprises dans le système de viabilité exposé ici n’aurait que 192 1/2 lieues de développement, savoir :

    Seine : de Troyes à Paris 
    53 lieues.
    Rhône : de Lyon à Beaucaire 
    65 1/2
    Loire : de l’embouchure de la Vienne à Nantes 
    35
    Garonne : de Moissac à Langon 
    39
    Total 
    192 1/2

    À raison de 230,000 fr. par lieue, chiffre élevé, l’amélioration de ces portions de fleuves, dans leur lit, coûterait 48,125,000 fr.

    Nous ne comptons pas ici la Saône, parce que les fonds nécessaires pour la perfectionner ont été votés l’an dernier, ni le canal latéral à la Loire, parce que c’est un des premiers ouvrages qui doivent être proposés aux chambres.

    Nous pourrions faire remarquer aussi que déjà la Garonne, la Loire et le Rhône reçoivent, sur le budget ordinaire des ponts et chaussées, des allocations annuelles de 1,000,000 fr. pour la Garonne, de 1,100,000 fr. pour la Loire et de 800,000 fr. pour le Rhône, et que l’amélioration de la Seine de Paris à Nogent a été, l’an dernier, l’objet d’un vote de 1,170,000 fr.