En 1834, un nouveau projet de loi fut présenté à la chambre des députés. La discussion ne tourna pas toujours à l’avantage du ministère, et la chambre maintint plusieurs dispositions qu’elle avait adoptées un an auparavant. Aussi le ministre, en la présentant à la chambre des pairs, déclara que les changemens introduits par la chambre des députés n’avaient pas son assentiment. La chambre des pairs comprit ce vœu, et la loi, abandonnée, ne fut pas même l’objet d’un rapport. Enfin cette loi n’a été adoptée définitivement que le 6 juillet 1837, sous le ministère actuel, qui a réparé ainsi un long échec du ministère du 11 octobre.
La loi sur l’organisation départementale, adoptée en 1833, fut entièrement modifiée, et dans ses points les plus importans. On fait aujourd’hui grand bruit de la réduction du nombre des maréchaux, en temps de paix, prononcée hier par la chambre, mais dans cette question départementale, la question d’éligibilité fut changée en dépit des efforts du ministère, et la chambre adopta le cens de 200 francs, au lieu du cens de 300 francs, fixé par le ministère. Or, l’augmentation du nombre des électeurs a une bien autre importance, dans un gouvernement d’élection, que la réduction du nombre des maréchaux de France. La chambre des pairs fit encore de grands changemens, contrairement aux vues du ministère. Cet échec dans les deux chambres ne lui sembla pas cependant assez décisif pour se retirer.
Le projet des attributions départementales, présenté en 1831, repris en 1833, en 1834, n’a été discuté qu’en 1838 à la chambre des députés, où M. de Montalivet est parvenu à faire repousser les amendemens proposés par la commission et non consentis par le gouvernement. Encore un cas où la chambre n’a pas adopté le vœu d’une commission et s’est rangée à l’avis du ministère.
En 1833, dans la discussion de la loi sur l’instruction primaire, M. Guizot se trouva en opposition avec la commission, qui refusait d’admettre les curés dans les comités de surveillance. La chambre fut de l’avis de la commission contre le ministre, qui fit rejeter l’amendement par la chambre des pairs. De guerre lasse, et se trouvant à la fin d’une session, la chambre l’adopta. Dans cette même session, la chambre fit subir d’importantes réductions au budget de l’instruction publique. M. Guizot ne se crut pas obligé de se retirer. Le budget de la justice fut aussi soumis à de grandes réductions. Un projet de loi pour la fondation d’une école d’artillerie, à Lyon et à Bourges, fut repoussé, malgré les instances du maréchal Soult et de M. Jaubert. Les siéges épiscopaux furent réduits, malgré la plus vive opposition du ministère, et c’était là une réduction non moins sensible que celle des maréchaux de France. L’adoption de cet amendement de M. Eschassériaux contraria tellement le gouvernement, que le ministre des finances, en présentant le budget à la chambre des pairs, déclara que le gouvernement n’en demandait pas l’annulation, parce qu’il fallait bien avoir le budget, mais qu’il protestait au nom de tout le ministère contre cet amendement.
Le ministère ne put empêcher non plus, quelques jours après, une réduction sur le personnel des bureaux de la guerre, et il eut beau s’opposer, dans