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REVUE. — CHRONIQUE.

nant sa lettre, M. Gaimard ajoute que les communications des savans du Nord, relatives aux instructions de l’Institut, des différens ministères, de l’académie de médecine, seront déposées parmi les manuscrits de la Bibliothèque royale, où chacun pourra venir les consulter et s’assurer de l’usage qui en aura été fait dans la relation du voyage. Cette collection précieuse pour l’histoire des contrées septentrionales doit servir aussi à constater la probité scientifique qui aura présidé aux travaux de la commission.

Ainsi que le premier voyage en Islande, la nouvelle campagne de la Recherche ne sera pas sans utilité pour la Revue. M. Marmier, dont nos lecteurs connaissent les travaux sur l’Islande et la Suède, trouvera, dans ces contrées si peu connues qu’il va parcourir, d’importans sujets d’étude. Il aura de nouvelles mœurs à observer, de nouvelles traditions à recueillir. Dans une lettre adressée, le 10 avril dernier, de Stockholm, à M. Gaimard, par notre collaborateur, on trouve sur les savans suédois qui viendront s’adjoindre à la commission envoyée par la France, quelques renseignemens qu’on nous saura gré de rapporter ici.

« L’affaire de l’adjonction, dit M. Marmier, se traite avec le comte de Mornay et le comte de Lœvenhielm, qui tous deux y mettent un zèle dont vous ne sauriez trop les remercier. »

« Jusqu’à présent il n’est encore question que de deux personnes : 1o un prêtre lapon, M. Lœstadius, qui est un botaniste distingué, et qui a écrit, sur le nord de la Laponie, un voyage fort intéressant ; 2o un lieutenant-colonel du génie, M. Meyer, aide-de-camp du prince royal, qui est, dit-on, un homme fort instruit. M. Berzelius a désigné un jeune professeur de Lund, adjoint de M. Nilsson, M. Sundwal. Le comte de Lœvenhielm a proposé la nomination de ce zoologiste, et cette affaire sera décidée d’ici à mardi prochain. Je pense qu’il serait assez difficile d’emmener M. Agardh fils, qui est arrivé dernièrement de son voyage dans le midi, et M. Nilsson, qui est retenu par ses devoirs de professeur. Mais rien n’empêchera, je l’espère, que ces savans s’adjoignent plus tard, comme vous le désirez, à nos travaux. »

Parmi les personnes qui doivent s’adjoindre à la commission, M. Marmier cite encore un jeune officier d’artillerie, le comte Ulrich de Gyldenstolpe, qui appartient aux premières familles du pays ; puis M. Duc. « Ce dernier, dit-il, est un officier de marine norwégien qui, depuis trois ans, travaille à faire des cartes hydrographiques dans le Nord, et qui, pour continuer plus aisément son travail, s’est établi avec sa famille à Tromsœ. Nous le trouverons là, et il aura l’ordre de nous accompagner. C’est lui qui accompagnait le professeur Hansteen de Christiania dans son voyage en Sibérie. »

Le roi de Suède seconde les préparatifs de l’expédition de tout son pouvoir. Dans un entretien avec M. Marmier, il a exprimé, dans des termes pleins de bienveillance, l’intérêt qu’il prend aux travaux qu’annonce la commission. L’exemple de la Suède vient d’être imité par une nation voisine. Le roi de Danemark, par l’intermédiaire de M. de Boss, son ministre plénipotentiaire, a demandé à M. le président du conseil, sur le voyage de M. Gaimard, tous