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LÉOPOLD ROBERT

Léopold Robert est né le 13 mai 1794, à la Chaux-de-Fonds, village du canton de Neufchâtel. Destiné d’abord au commerce par sa famille, il vint à Paris, en 1810, pour étudier la gravure en taille-douce, sous M. Girardet, frère d’un graveur célèbre à qui nous devons plusieurs ouvrages remarquables, entre autres la reproduction d’un beau camée antique, et une planche de petite dimension, d’après l’Enlèvement des Sabines, de Nicolas Poussin. Quoique Léopold Robert, à son arrivée à Paris, fût loin de posséder complètement les principes du dessin, il s’aperçut bientôt, cependant, que les leçons de son maître ne pourraient lui suffire. Aussi tout en continuant de s’exercer à la pratique de la gravure, sous les yeux de M. Girardet, il fréquenta l’atelier de David, où il eut pour condisciples MM. Schnetz et Navez, qu’il devait plus tard retrouver à Rome, et dont les conseils et l’amitié lui furent si utiles. En 1814, il obtint le second grand prix de gravure ; le premier échut à M. Forster. L’année suivante, il concourut, dans l’espérance d’obtenir le premier prix ; mais, après la chute de Napoléon, en 1815, le comté de Neufchâtel ayant été rendu à la Prusse, Léopold Robert n’appartenait plus à la France, et perdait le droit d’exposer son ouvrage. Ce fut pour lui, sans doute, une cruelle épreuve, car sa famille avait fait de nombreux sacrifices pour l’entretenir à Paris pendant cinq ans, et la pension accordée par le gouvernement français aux lauréats de l’académie était alors toute l’ambition de Léopold Robert. Toutefois, il ne perdit pas courage ; sans démêler encore bien nettement sa vé-