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Page:Revue des Deux Mondes - 1838 - tome 15.djvu/131

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CHRONIQUE DE LA QUINZAINE.
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30 juin 1838.


Il paraît qu’en l’absence des chambres et des principaux chefs des partis, qui s’éloignent de Paris, la guerre vive et ardente faite au ministère pendant la session ne se ralentira pas. Nous avons déjà signalé ce redoublement d’attaques dans une feuille où une violence, qui sort des habitudes des feuilles sérieuses, a remplacé la polémique hardie et habile qui s’y était faite pendant quelque temps. Il ne nous convient pas de répondre aux diatribes que nous ont values nos remarques. Aujourd’hui, c’est la chambre des pairs qui partage avec le ministère l’animadversion de quelques organes de la presse. La chambre des pairs la mérite, en effet. Elle a rejeté, à une majorité de 124 voix contre 34, le projet de loi relatif à la conversion des rentes, et elle s’est déclarée compétente pour juger M. Laity, à la majorité de 133 contre 19. Il est évident que la chambre des pairs s’entend avec le ministère pour trahir les intérêts de l’état.

Il n’y a pas lieu de s’étonner de ces attaques. Invoquer l’application des lois de septembre, constituer la chambre des pairs en cour de justice, ce sont là des actes qui ne peuvent, en bonne logique, être approuvés par ceux qui ne voient pas grand mal dans la propagation des idées contraires aux bases même du gouvernement établi en 1830 ; mais que la décision du ministère soit blâmée par ceux qui blâmaient l’amnistie, et qui voyaient, dans cet acte de clémence, l’abandon des lois de septembre, et le rejet volontaire des moyens que donne cette législation pour réprimer les écarts de la presse, c’est là ce qui serait moins concevable, si la session qui finit ne nous avait fait faire de grands pas dans l’étude des partis. Un des accusés de Strasbourg publie la relation de cette affaire, en termes où le ministère voit une sérieuse culpabilité. Il défère l’auteur et la relation à la cour des pairs, c’est là son droit, et à ses yeux, c’est son devoir. S’il eût agi autrement, l’opposition de droite, qui l’attaque si vivement n’eût pas manqué de crier à l’abandon des lois de septembre, de pro-