sition, absente avec la chambre, s’est déjà réfugiée dans la presse, dont la vivacité hostile a redoublé depuis peu de temps. Le ministère fera mieux de la combattre, ainsi qu’il l’a déjà fait, par des actes que par des réquisitoires. L’armée doit appeler d’abord l’attention du gouvernement. Elle est brave et instruite, brillante et fidèle, tout le monde le sait ; mais les tentatives qui ont été faites auprès d’elle, demandent un redoublement de vigilance et d’énergie dans ceux qui la dirigent. Au dehors, les questions se pressent. La Navarre essaie de se pacifier et de se purger du parti qui en a fait le centre de ses opérations. Ce serait un beau commencement de session et une excellente réplique aux partisans de l’intervention, qu’un passage du discours du trône où l’on annoncerait la pacification de l’Espagne. Les affaires de Belgique ne tarderont pas à être portées devant la conférence, où le rôle de générosité et de protection auquel est appelée la France, trouvera plus d’une difficulté. En Orient, la déclaration d’indépendance du pacha appelle également le gouvernement français à user de sa prépondérance ; et comme tout se tient, plus les questions se multiplient, plus la nécessité d’être logique les lie les unes aux autres.
Ainsi un cabinet qui s’interposerait, à Alexandrie, pour que le traité de Koniah ne soit pas violé, serait mal venu à exiger, dans la conférence de Londres, la rupture du traité des vingt-quatre articles. Heureusement l’alliance de la France et de l’Angleterre répond à tout. Cette alliance, nous n’en doutons pas, maintiendra la paix en Égypte comme en Hollande, et simplifiera toutes les négociations qui s’ouvrent en ce moment. L’accueil fait au maréchal Soult n’est pas un fait insignifiant. À Saint-Pétersbourg, à Vienne, le maréchal pouvait recevoir un brillant accueil de cour. Cet accueil n’eut rien ajouté à l’éclat de son nom et à l’autorité de sa personne ; mais, à Londres, il n’en est pas ainsi. Le peuple anglais, représenté dans les rues de Londres par sa démocratie, et dans Westminster par son élite aristocratique, a salué, dans la personne du maréchal, les souvenirs de la gloire de la France, souvenirs si odieux aux Anglais, il y a peu de temps, et cet accueil a cimenté l’alliance des deux pays. Dans une lettre très noble, le maréchal Soult a renvoyé avec modestie cet honneur au pays et au roi. C’est, en effet, au pays et au roi que devra profiter cet honneur ; mais le maréchal Soult l’augmentera encore pour lui-même, s’il en retire les moyens de rendre de nouveaux services à ce pays et à ce roi qu’il vient de représenter à Londres, avec tant d’éclat.
La réception du maréchal Soult à Londres et dans les comtés environnans, a fourni de singulières réflexions à quelques journaux. Ces réflexions s’adressent à M. le duc de Nemours, qui devrait, dit-on, être frappé des hommages qui s’adressaient particulièrement au maréchal pendant le séjour du prince à Londres. Il nous a semblé jusqu’alors que, de tous les Français qui se trouvaient à Londres, M. le duc de Nemours devait être le plus flatté de ces applaudissemens et de ces vivats dont on saluait le plus illustre des soutiens de la monarchie de juillet : c’est là, sans nul doute aussi, le sentiment dont le