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DE LA POLITIQUE
DE LA FRANCE
DANS
LES AFFAIRES D’ORIENT.

Avant la révolution de 1830, le continent, gouverné par la sainte-alliance, offrait l’unité d’un grand corps mû et dirigé par une même pensée, celle de comprimer partout l’esprit de liberté et de maintenir l’état territorial de l’Europe tel que l’avaient fixé les traités de 1815. La France était en quelque sorte la révolution vivante. Les traités de 1815 avaient profondément abaissé sa puissance territoriale et grandi en proportion celle de ses ennemis. La sainte-alliance était donc un système conçu et exécuté en haine de ses principes et de sa puissance. La révolution de 1830 brisa l’unité redoutable de ce système, replaça la France dans la vérité de son rôle, lui rendit le sentiment de sa force et de son indépendance, et remit en présence les deux principes qui, depuis quarante ans, se disputent le monde. Une nouvelle guerre générale parut imminente, inévitable. La France ne pouvait demeurer dans l’isolement où l’avait placée sa révolution. Elle se fût trouvée bientôt dans l’alternative terrible de vaincre une