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DU MOUVEMENT
DES
ÉTUDES HISTORIQUES DANS LE NORD.[1]

ii.

SUÈDE.


À M. de Salvandy, Ministre de l’instruction publique.

L’histoire primitive de la Suède est, comme celle du Danemark, environnée d’ombres épaisses. Le nuage hyperboréen qui déroba ce pays aux regards des anciens géographes l’a dérobé aux regards des savans modernes. On ne possède presque aucune notice sur la Suède avant le christianisme, et les seuls documens qui existent sur les premiers siècles de l’ère nouvelle sont les œuvres des écrivains latins et les sagas islandaises.

Les œuvres des écrivains latins sont incomplètes, incertaines, et souvent erronées. Au moyen-âge, elles ont été mal comprises et ont donné lieu à d’étranges hypothèses.

Les sagas islandaises sont mêlées de tables mythologiques ou poétiques et dépourvues de tout ordre chronologique.

La Suède, plus reculée au nord que le Danemark, plus séquestrée du reste de l’Europe, devait nécessairement être plus long-temps ignorée. Le christianisme n’y pénétra que très lentement. Les pieux efforts de saint Ansgard, qui vint prêcher l’Évangile au roi Biœrn, n’eurent qu’un succès éphémère. On vit s’élever au IXe siècle une église chrétienne sur le sol suédois ; mais

  1. Voyez la livraison du 1er novembre 1837