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MÉTAPHYSIQUE ET LOGIQUE D’ARISTOTE.

4o Les derniers Analytiques, en deux livres.

5o Les Topiques, en huit livres.

6o Les Réfutations des sophistes, en un livre.


L’authenticité du monument, tant dans son ensemble que dans ses diverses parties, sort, dans le mémoire de M. Barthélemy Saint-Hilaire, victorieuse de toutes les objections qui ont pu lui être opposées, et l’auteur s’estime en droit de conclure que nous possédons aujourd’hui l’Organon tel que le possédait l’antiquité, tel que l’a composé Aristote.

Les catégories qui forment le point de jonction entre la métaphysique et la logique, sont 1o la substance, 2o la quantité, 3o la qualité, 4o la relation, 5o le lieu, 6o le temps, 7o la situation, 8o la manière d’être, 9o l’action, 10o la passion. M. Barthélemy Saint-Hilaire en fait une analyse longue et fidèle qu’il termine par cette judicieuse remarque, qu’en métaphysique les catégories sont les dix genres de l’être, et qu’en logique elles deviennent les élémens possibles d’une définition complète.

L’Hermeneia, ou le traité du langage, sert de lien nécessaire entre les Catégories et les Analytiques, puisqu’il contient la théorie de la proposition, qui est indispensable à la théorie du syllogisme, non-seulement dans son ensemble, mais jusque dans ses détails. L’analytique a pour objet la démonstration et la science démonstrative, et comme la démonstration n’est qu’un long syllogisme, le sujet des premiers Analytiques est la théorie complète du syllogisme dans sa nature et ses modifications. Quand le syllogisme est connu et analysé en lui-même, il reste à montrer quelle en est l’application à la science, et par quelle méthode l’esprit arrive à connaître quelque chose avec certitude ; en d’autres termes, il reste à expliquer ce que c’est que la démonstration, et quels procédés elle emploie. Tel est le sujet du premier livre des derniers Analytiques. Le second livre montre l’usage de la démonstration dans l’acquisition de la connaissance médiate, et explique comment l’intelligence arrive aux principes immédiats fondamentaux, sans lesquels elle ne peut être, et sans lesquels la démonstration ne saurait exister.

Depuis Aristote, la Topique ne fait plus partie de la logique, elle a été comprise dans la rhétorique. Aristote s’y propose de trouver une méthode qui mette en état de raisonner sur toute espèce de sujet, en partant de données probables, et qui apprenne à ne pas se contredire dans le cours de la discussion. Le traité des Réfutations