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Page:Revue des Deux Mondes - 1839 - tome 17.djvu/93

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THE LADY OF LYONS.

renoncer à nommer sa fille princesse, presse la signature du contrat, et consent, sur les instances de Beauséant, à la célébration immédiate du mariage. Leurs altesses monteront en voiture dès qu’elles auront reçu la bénédiction nuptiale. C’est Beauséant qui se charge de préparer leur fuite. Resté seul avec Pauline, Claude Melnotte lui parle de son amour en termes très fleuris, et lui demande si elle le suivra sans regret, si c’est lui ou son titre qu’elle aime. Pauline avoue qu’elle a d’abord aimé le prince, mais qu’à ses yeux le prince et l’homme sont aujourd’hui confondus. Riche ou pauvre, dans un palais ou dans une chaumière, elle ne cessera jamais de le chérir. Rassuré par ces paroles, Claude Melnotte se pardonne le mensonge auquel il s’est résigné pour obtenir la main de Pauline, et le mariage est conclu. Cependant, avant la signature du contrat, le colonel Damas trouve moyen de rencontrer le prince de Côme et de le provoquer. Brave et habile, Claude Melnotte désarme son adversaire, et dès ce moment ils deviennent les meilleurs amis du monde.

Au troisième acte, nous retrouvons Pauline et son mari à l’auberge où s’est tramé le complot de Beauséant et de Glavis. Pour échapper aux railleries de ses laquais que Beauséant a détrompés, Claude emmène Pauline chez sa mère. Effrayée par quelques paroles échangées entre la mère et le fils, Pauline interroge son mari, et lui arrache l’aveu du mensonge auquel il s’est prêté. Mais Claude est désormais dégagé du serment qu’il a fait à Beauséant. Il a promis d’épouser Pauline ; sa promesse une fois accomplie, il redevient maître de lui-même, et il rend à Pauline sa liberté, qu’elle croyait avoir perdue sans retour. Il écrit à M. Deschapelles le récit complet de l’intrigue qui lui a livré sa fille, et il confie Pauline aux soins de sa mère. Quant à lui, il ne rentrera dans la chaumière où il a conduit la femme qu’il aime que pour la rendre à son père. À peine Claude est-il sorti que Beauséant paraît et réussit à éloigner la mère de Claude, en lui disant que son fils l’attend dans le village. Alors commence entre Beauséant et Pauline une lutte grossière, qui serait déplacée dans un livre, et qui doit, au théâtre, exciter l’impatience et le dégoût. Beauséant dit effrontément à Pauline : Je vous ai perdue, vous êtes la femme d’un paysan, mais je vous aime ; et si je ne peux plus vous donner mon nom, je peux encore vous soustraire au mari que je vous ai donné. Et, comme Pauline ne répond à cette proposition que par le mépris, il essaie d’obtenir par la force ce qu’il n’a pu obtenir de l’orgueil humilié. Claude Melnotte arrive à temps pour