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Page:Revue des Deux Mondes - 1839 - tome 18.djvu/87

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SALON
DE 1839.[1]

Le livret du Musée atteint le numéro 2,404. — Chaque année, on voit s’augmenter le nombre des objets d’art exposés au public, et cependant, à l’ouverture de chaque salon, il n’est question parmi les artistes que des rigueurs du jury. Lorsqu’on cite des disgraces encourues par des noms illustres, qui pourrait dire le nombre des jeunes débutans qui voient s’évanouir, le 1er mars, les espérances qu’un travail de toute une année leur avait fait concevoir ? D’un autre côté, si l’on s’arrête devant quelques-uns des tableaux exposés, le moyen de soupçonner la sévérité du jury ? Au contraire on est tenté de le taxer d’une excessive indulgence. Quant au reproche de partialité dans ses décisions, je ne sais s’il a été avancé, mais la composition de ce jury le rend peu vraisemblable. Si la plupart de ses membres appartiennent à une école dont on peut attaquer les principes trop exclusifs, personne n’en conclura qu’ils se montrent systématiquement ennemis des novateurs. Dans la guerre qui divise depuis quelques années les artistes français, l’école ancienne et

  1. Ces notes sur l’exposition actuelle nous sont communiquées par un peintre anglais à qui de fréquens voyages à Paris ont rendu notre langue familière. Le directeur de la Revue ne se rend point garant des jugemens portés par un artiste élevé dans une école étrangère ; il se borne à attester l’impartialité de l’auteur, dégagé de toutes les influences de la camaraderie.