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LES
CONSCRITS DE PLÔ-MEÛR
(CORNOUAILLES).[1]


I.

Jeunes gens désolés, qui partez pour la France,
Conscrits d’un temps de paix, emmenez l’espérance !
Elle vous guidera loin de nos verts taillis,
Un jour vous reviendrez avec elle au pays. —

II.

Un temps fut (que jamais, Seigneur, il ne renaisse !)
Où tous ceux de vingt ans maudissaient leur jeunesse :
Par bandes chaque année on les voyait partir ;
Hélas ! on ne voyait aucun d’eux revenir.

  1. Composé aussi dans l’idiome de Bretagne par M. Brizeux, le chant des Conscrits de Plô-meûr fait partie de ses poésies en langue celtique, imprimées chez E. Duverger. Peu de personnes connaissent aujourd’hui l’acte de résignation héroïque ici consigné ; quant aux croyances populaires sur Napoléon, elles tendent de même à s’effacer.