Nous n’y suffisons pas. À quoi nous aide-t-elle ? à rien !
Et à quoi est-elle bonne ? à rien d’utile. Ah ! c’est un grand malheur pour moi qu’une bru semblable ! Mais mon fils ne m’a jamais causé que des chagrins.
Elle paraît du moins aimer beaucoup son mari ?… (Un silence.) Croyez-vous qu’elle aime beaucoup son mari ? (Silence.) Dites, ma sœur Barbe ?
Ne me demandez rien là-dessus. Je ne m’occupe pas de leurs affaires.
Si elle aimait son mari, comme il convient à une femme pieuse et sage, elle s’occuperait un peu plus de ses intérêts, au lieu d’encourager toutes ses fantaisies et de l’aider à faire de la dépense.
Ils font beaucoup de dépense ?
Ils font toute celle qu’ils peuvent faire. À quoi leur servent ces deux chevaux fins qui mangent jour et nuit à l’écurie, et qui n’ont pas la force de labourer ou de traîner le chariot ?
À chasser ! C’est un si beau plaisir que la chasse !
Oui, un plaisir de prince ! Mais quand on est ruiné, on ne doit plus se permettre un pareil train.
Elle monte à cheval comme saint George !
Fi ! frère Côme ! ne comparez pas aux saints du paradis une personne qui ne se confesse pas, et qui lit toutes sortes de livres.
Comment ! toutes sortes de livres ! Est-ce qu’elle aurait introduit de mauvais livres dans ma maison ?
Des livres grecs, des livres latins. Quand ces livres-là ne sont ni les Heures du diocèse, ni le saint Évangile, ni les Pères de l’Église, ce