En indemnisant l’hôte pour les meubles brisés et le vin répandu,… cela peut s’arranger… Quand les assassins seront en jugement, vos seigneuries comparaîtront.
À tous les diables ! c’est assez d’avoir la peine de les larder… Je ne veux plus entendre parler d’eux. (Bas à Gabriel.) Quelque chose à l’hôte, et ce sera fini.
Faut-il donc acheter la police et les témoins, comme si nous étions des malfaiteurs ?
Oui, c’est assez l’usage dans ce pays-ci.
Non, monseigneur, je suis bien tranquille sur le dommage que ma maison a souffert. Je sais que votre altesse me le paiera généreusement, et je ne suis pas pressé. Mais il faut que justice se fasse. Je veux que ce tapageur d’Astolphe soit arrêté et demeure en prison jusqu’à ce qu’il m’ait payé la dépense qu’il fait chez moi depuis six mois. D’ailleurs, je suis las du bruit et des rixes qu’il apporte ici tous les soirs avec ses méchans compagnons. Il a réussi à déconsidérer ma maison… C’est lui qui entame toujours les querelles, et je suis sûr que la scène de ce soir a été provoquée par lui
Oui, oui ; nous étions là bien tranquilles…
Voulez-vous bien rentrer sous terre, abominable vermine ! (À l’hôte.) Ah ! ah ! déconsidérer la maison de monsieur ! (Riant aux éclats.) Entacher la réputation du coupe-gorge de monsieur ! Un repaire d’assassins… une caverne de bandits…
Et qu’y veniez-vous faire, monsieur, dans cette caverne de bandits ?
Ce que la police ne fait pas, purger la terre de quelques coupe-jarrets.
Seigneur Astolphe, la police fait son devoir.
Bien dit, mon maître : à preuve que sans notre courage et nos armes nous étions assassinés là tout à l’heure.