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Page:Revue des Deux Mondes - 1840 - tome 21.djvu/569

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L’INDUS. — LE SINDH.

manœuvrer avec la vitesse et la précision convenables dans cette rivière si difficile à remonter à cause de la nature capricieuse de son lit et de la mauvaise qualité de son fond. Aujourd’hui que la domination anglaise est établie de fait dans toute l’étendue du Sindh, cette exploration importante sera promptement complétée, et il est hors de doute que la navigation de l’Indus et de ses affluens recevra dans peu d’années un immense développement.

L’expédition de l’Afghanistan a été, comme on pouvait le prévoir, l’occasion et l’instrument de nombreuses recherches qui ont suggéré d’utiles mesures pour l’encouragement et l’extension du commerce intérieur par l’Indus et ses affluens. Les points les plus avantageux pour servir d’entrepôt ou de point de départ ont été signalés par le gouvernement à l’attention des spéculateurs. Les ressources du pays, les échanges les plus profitables, leur ont été indiqués ; en un mot, une impulsion et une direction nouvelles ont déjà été données au commerce, en particulier à celui de Bombay. Le port riverain le plus important auquel la navigation puisse s’étendre dans les circonstances actuelles, est celui de Firozepour, à 950 milles des bouches de l’Indus. Firozepour était une ville considérable dans les anciens temps, de nombreuses ruines l’attestent. Elle a un fort d’une bonne assiette qui a été récemment mis en état de résister à un coup de main. On y a construit des marchés et de nombreuses boutiques ; elle se repeuple rapidement. Trois régimens sont cantonnés dans les environs. Le Ghât (débarcadère) est à la distance d’une lieue environ de la ville et d’un accès commode. De Firozepour on peut se rendre par des routes faciles dans toutes les parties des états sikhs protégés (protected sikhs states). Patalla, Nabal, etc., sont des pays riches et qui peuvent offrir plusieurs articles de commerce. Toutes les pacotilles d’objets d’Europe pour Sabattou et Simlah sont maintenant envoyées à Barr, située dans la vallée de Pinjore, à 14 marches (160 milles) de Firozepour. Ces pacotilles sont amenées de Calcutta à Allahabad par des bateaux à vapeur, et de là conduites 560 milles plus loin par la voie de terre au Ghât de Gharmakteser, sur le Gange, puis enfin par Mirut (206 milles) au lieu de leur destination. Les prix des articles de luxe venant d’Europe, qui sont fort demandés et dont la consommation tend à s’augmenter de jour en jour, sont portés ainsi à 50 p. 100 au-dessus des prix courans de Calcutta. Les marchands de Bombay, remontant le Sutledje dans la saison favorable, pourront dès à présent, selon toute probabilité, soutenir une concurrence avantageuse avec les expéditionnaires de Calcutta, même dans l’approvisionne-