Page:Revue des Deux Mondes - 1840 - tome 22.djvu/912

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.



ÉTUDES HISTORIQUES
ET POLITIQUES
SUR L’ALLEMAGNE.[1]

i. — vues générales sur l’histoire du pouvoir monarchique en allemagne.

L’Allemagne moderne ne ressemble guère plus à l’ancienne Allemagne que la France actuelle à la France d’il y a cinquante ans, car notre grande commotion révolutionnaire y a fait presque autant de ruines et amené presque autant de changemens que chez nous. La république et Napoléon renversèrent la vieille constitution germanique, et effacèrent de leur épée victorieuse jusqu’à ce nom vénéré de saint-empire romain, inscrit dix siècles auparavant par Charlemagne sur le fronton de l’antique édifice. Long-temps foulée aux pieds du conquérant français, et traversée en tous sens par ses armées, l’Allemagne fit en 1813 un puissant effort pour secouer le joug ; et, quand Napoléon fut tombé devant la coalition européenne, elle recouvra son indépendance et ses anciennes limites, mais non ses vieilles institutions. L’organisation de la confédération germanique par le congrès de Vienne ne fut point une restauration du passé, mais l’établissement d’un régime entièrement nouveau, une tentative à peu près du même genre que la monarchie constitution-

  1. Voyez la livraison du 15 décembre 1839.