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ÉCOLE
DES BEAUX-ARTS.

MUSÉE DES ÉTUDES.

Les nombreux visiteurs que les diverses expositions annuelles ont amenés, dans ces derniers temps, à l’École royale des Beaux-Arts, ont dû lire sur l’élégante porte du palais une inscription, Musée des études, dont la plupart n’auront pu deviner le sens. En effet, au-delà de ce frontispice menteur, ils n’ont rencontré que des murs nus, des salles vides, des portes fermées. Introduits d’abord avec quelque appareil à travers un double rang de grilles dorées, par un chemin pavé de marbres, bordé de monumens gracieux et pittoresques, entouré de murs qu’une sorte de coquetterie architecturale a chamarrés de fragmens de sculpture sans nombre, ils se trouvent tout à coup perdus comme Énée dans les

Domos ditis vacuas et inania regna.

Si, au sortir, de ce palais désert, la main officieuse d’un custode leur a livré l’entrée de la vaste salle dont le portail d’Anet forme le frontispice, et le Jugement dernier la principale décoration, ce n’est qu’en passant par-dessus des monceaux de fragmens de plâtre et de