vrai, de saisir et rendre avec plus de sûreté et de force le côté comique de la scène, de donner plus de physionomie, et de marquer de traits plus distinctifs les trois acteurs qui y figurent. L’exécution est pleine de goût et de légèreté, d’un détail très étudié, mais sans recherche puérile. Il n’y manque peut-être, pour être un Steen ou un Ostade, qu’une légère couche de poussière apportée par le temps.
Dans ce genre de scènes familières illustré par les Hollandais et les Flamands, et si agrandi par Hogarth, nous n’avons pas trop à nous féliciter. Sauf l’exception dont nous venons de parler, M. Biard est encore avec M. Baume, qui passe maintenant sa vie sur les champs de bataille, ce que nous avons de plus saillant ; à moins qu’on ne voulût leur opposer M. Destouches, dont le comique larmoyant et l’insipide sentimentalisme n’ont rien d’amusant, comme on peut s’en assurer par sa Convalescence, sorte de Greuze affadi, d’un ennui mortel. L’Enfant volé, de M. Grenier, est encore une production assez sotte, quoiqu’il lui soit échu la plus belle place du salon. La Siesta de M. T. Johannot ne nous indemnise pas complètement, malgré quelques détails agréables et la grace du coloris. Nous osons à peine mentionner les nombreuses scènes de mœurs italiennes, de M. Pingret, et encore moins la Rose Flammock, le Page indiscret et l’Après-Dînée de M. Jacquand, bien qu’ils aient beaucoup de sectateurs. Le voisinage de l’Inquisition fait beaucoup de tort à la touche léchée et froide, et au vernis de M. Roehn, dont le Bon Pasteur offre pourtant assez de grosse vérité pour toucher les cœurs sensibles, et une assez jolie figure de jeune fille. Nous aurions encore à glaner çà et là quelques petites toiles analogues, mais sans grand profit, et nous ne pouvons d’ailleurs empiéter sur les droits du livret. Ajoutons pourtant, pour faire preuve de bonne volonté, les Noisettes, de M. Gué, l’auteur du Jugement dernier, les Petits Savoyards, et le Gibier, de M. Fouquet ; le Retour de la ville, de M. Guet. Nous avouons d’ailleurs être incapable d’apprécier les différences et de marquer les degrés relatifs de mérite de la plupart de ces peintures ; car il y a un point de l’art où tout se ressemble. Mais nous n’y sommes pas obligé.
L’Éntrée de la duchesse d’Orléans au jardin des Tuileries, de M. Eug. Lami, est une peinture toute rosée, toute sémillante, toute chatoyante, et bariolée d’échantillons de toutes les couleurs. Les toilettes de femmes sont du dernier goût, et on y peut faire un cours de modes. On pouvait peut-être prendre un autre parti ; mais, en prenant celui-là, on ne pouvait s’en tirer avec plus d’imagination et d’adresse, ni mettre plus d’art à peindre des choses qui ne valent