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et amendée comme un projet de loi ordinaire. En général, on néglige trop la discussion et la rédaction de ces conventions commerciales, d’ailleurs si importantes ; elles sont trop souvent l’ouvrage d’hommes peu compétens en ces matières délicates et compliquées.

Mais, quel qu’il soit, le traité doit être accueilli avec faveur, surtout comme précédent, comme un premier pas dans une carrière où il importe d’avancer et d’avancer tous les jours, sans relâche. C’est là un but essentiel de la politique de notre temps. Il y a une belle et grande tâche à remplir ; nous l’avons négligée trop long-temps ; le cabinet devrait y songer sérieusement. Imaginer que l’état des relations commerciales dans le monde puisse rester long-temps tel qu’il est, ce ne serait pas gouverner. Ce serait vivre au jour le jour ; pis que cela, ce serait préparer la décadence à la fois politique et commerciale de notre pays.


— Le Journal des Débats a reçu de Saint-Pétersbourg une lettre contre l’article publié dans notre livraison du 1er  avril 1841, les Provinces du Caucase sous la domination russe. On a peu de goût pour la publicité en Russie, et, toute vague qu’elle est, cette réclamation ne nous a pas étonnés. Quoi qu’il en soit, nous croyons devoir maintenir la parfaite exactitude des renseignemens donnés dans notre article sur la conduite du baron de Hahn et l’affaire du prince d’Adian. Les plaintes des villageois victimes des exactions et des réquisitions du prince d’Adian furent adressées au baron de Hahn, qui les accueillit et fit faire une enquête à ce sujet. Ce fut cette enquête qui dévoila tous les abus commis par le prince. On n’aurait que des éloges à donner au baron de Hahn, si, dans un moment de juste indignation, il eût dénoncé les faits venus à sa connaissance ; mais ce ne fut au contraire que par des voies indirectes qu’il excita les soupçons de l’empereur. La conduite du baron de Hahn a été énergiquement blâmée, et a soulevé la plus vive irritation. — La Russie proteste aussi, par l’organe des journaux allemands, contre le bruit qu’on fait courir d’une prochaine expédition dans le Caucase. D’après des lettres récemment écrites de Tiflis, il paraît certain néanmoins qu’une grande expédition se prépare pour le printemps. Le général Golavine commandera l’armée du Caucase ; il doit se diriger avec les troupes vers Tcherkaie, résidence actuelle de Chamyl, le chef des insurgés du Daghestan ; puis, traversant le pays des Tchetchens, il se rendra au fort de Grosna pour se réunir au général Grabbe, qui doit rester sous les armes sans faire d’expéditions dans l’intérieur.



Nous tirons d’une lettre écrite récemment de Bombay de piquans détails sur un procès qui vient d’être jugé au tribunal suprême de cette ville. On ne lira pas sans intérêt, nous le croyons, la relation de cette affaire, où la presse