bornera plus ses avantages à féconder et à enrichir les lieux qu’elle devra traverser ; elle intéressera la France entière, en contribuant, pour sa part, à établir un système général de communication rapide entre les divers points du territoire.
Les chemins de fer ne pouvant s’établir sans le secours de l’état, il ne serait d’ailleurs ni juste ni convenable de procéder par lignes isolées, dont l’adoption successive soulèverait indubitablement des rivalités et des oppositions puissantes.
À l’instant où la discussion va s’ouvrir sur cette importante question, et alors qu’une foule de projets locaux sont venus jeter dans les esprits le doute et la confusion, il nous a semblé utile de rappeler l’attention sur un projet général, présenté aux chambres le 15 février 1838. — Ce projet s’appuyait sur les études des ingénieurs placés à la tête du corps des ponts et chaussées ; il avait été mûrement élaboré dans les commissions et au sein du conseil d’état, et il est certainement bien préférable à tous ceux que l’on a proposés depuis. Après y avoir apporté quelques légères modifications, rendues nécessaires par les voies nouvellement exécutées, ou par des données plus précises, nous venons exposer et appuyer les dispositions principales de ce projet.
Pour en faciliter l’intelligence, nous avons présenté le réseau complet par des lignes coloriées, tracées sur la carte de France jointe à cet article. Nous y avons ajouté des tableaux, qui donnent la désignation et la population des villes et des départemens traversés par chaque ligne, et en même temps les longueurs détaillées des divers chemins à exécuter.
Chacun, à la première inspection de la carte, pourra voir comment tous les grands centres de population et d’industrie seraient réunis par des voies très directes, comment toutes les provinces pourraient communiquer à la fois entre elles et avec Paris, et combien, de nos ports de l’Océan et de la Méditerranée, le transit s’opérerait facilement vers la Suisse et l’Allemagne.
Sous le rapport stratégique, des masses assises au centre de la France, et distribuées entre Paris, Chalons, Dijon, Lyon, Nevers, Tours et Orléans, seraient rapidement portées sur tous les points menacés de nos frontières continentales ou maritimes.
Toutes les villes principales ont été rattachées aux grandes lignes avec un soin particulier. Elles seraient desservies directement, parce qu’il est juste que les chemins de fer soient dirigés vers les lieux où se trouve la plus grande masse d’intérêts actuels à satisfaire ; mais, en même temps, ces grandes lignes ont été combinées de telle sorte, que toutes les parties de la France, s’y pouvant relier facilement, doivent profiter de la distribution générale. — Les divers embranchemens, dont nous avons craint de multiplier le nombre, seront rapidement construits ; nous n’en pouvons douter en voyant l’activité que développe partout l’ouverture d’une nouvelle voie de communication, et surtout en reconnaissant, sur la carte d’Angleterre, dont, à cet effet, nous