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ÉTUDES
SUR
LES TRAGIQUES GRECS
PAR M. PATIN.[1]

Quiconque est attaché, comme nous le sommes, de cœur et de pensée au dogme de la perfectibilité humaine, quiconque ne reconnaît aux habitans de notre planète d’autre destinée, disons plus, d’autre raison d’être que l’amélioration successive et le perfectionnement continu de leurs facultés, ne peut s’empêcher d’éprouver un sentiment d’hésitation et de doute en présence de deux grandes objections qui ressortent de l’histoire de l’art. La première est la perfection sans égale que, dès le siècle de Périclès, la statuaire antique a su atteindre dans la représentation de la beauté physique, la seconde est le talent suprême avec lequel les poètes grecs, et particulièrement les tragiques, ont su donner en quelque sorte une voix et un corps à la beauté morale. Depuis Phidias et depuis Sophocle, où est le perfectionnement ? où sont les progrès ?

  1. Deux vol. in-8o, chez Hachette.