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LES ÉLECTIONS.

France n’aura pas moins contribué que le pouvoir à la reconstituer, et elle aura le droit d’exiger qu’elle prouve par ses œuvres, par ses lumières, qu’elle est digne de représenter et de conduire le pays.

La situation est paisible et régulière. La France électorale peut, sans contredire le pouvoir, l’éclairer sur ses besoins et l’exciter à les satisfaire. C’est par des élections également pures de l’esprit de révolte et de servilité, que le pays assurera cette stabilité sociale dont la pensée et le désir se trouvent partout. Quel est aujourd’hui l’esprit éclairé et juste qui n’a pas embrassé la cause de l’ordre ? On arrive à être convaincu que, pour asseoir d’une manière définitive le triomphe des vrais principes de nos deux révolutions, il faut surtout en éviter une troisième. Ceux qui s’étonnent de voir beaucoup de conservateurs sortis de l’école de la révolution ont peu réfléchi sur la politique et sur l’histoire. Un jour, devant Auguste, un courtisan, dans la pensée de lui complaire, se moquait beaucoup de l’opiniâtreté qu’avait mise Caton à défendre l’ancienne république. « Ne riez pas, répondit Auguste ; tout homme qui défend les institutions de son pays est un bon citoyen. » Qui parlait ainsi ? Un révolutionnaire couronné devenu conservateur.


Lerminier.