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ACADÉMIE FRANÇAISE.

Les chaleurs de l’été n’avaient hier diminué en rien l’affluence d’auditeurs d’élite qui depuis quelque temps se porte à toutes les séances de l’Académie. Les deux discours qu’on va lire, ont justifié ce concours. Le sujet proposé pour le prix d’éloquence, l’éloge de Pascal, ramenait M. Villemain aux études qui ont fait sa gloire. C’est une grande joie, chaque année, pour ceux qui aiment les lettres, d’entendre cette parole élevée et ingénieuse, que la tribune politique a ravie trop tôt à la chaire du professeur, s’attaquer de nouveau à ces questions littéraires qu’elle agite avec tant de bonheur. M. Villemain a été souvent interrompu par des applaudissemens. Dans sa vive et spirituelle critique, on a eu maintes fois à saluer des traits exprimés par l’intelligence, mais trouvés par le cœur. Les marques d’approbation et de sympathie n’ont pas manqué non plus à M. Molé. L’autorité du talent, du caractère et d’un de ces noms environnés d’une gloire austère qu’on ne prononce qu’avec une sorte de recueillement, faisaient du directeur de l’Académie l’homme le plus propre à remplir la sérieuse mission qu’une volonté bienfaisante a instituée. M. Molé a parlé avec simplicité, avec charme, avec noblesse, enfin, pour me servir du mot qu’un critique éminent de ce recueil a employé déjà pour le caractériser, comme il a appris à parler dans sa maison.

M. Villemain a ouvert la séance par l’appréciation des travaux littéraires qui avaient mérité les suffrages de l’Académie.


Messieurs,

Parmi les distinctions, bien nombreuses peut-être, que l’Académie décerne dans ses concours annuels, il en est une qui, une fois accordée, devait être long-temps inamovible. La supériorité se renouvelle rarement ; et quand