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exploré les ruines de Thèbes, de la Nubie et de Méroë. C’est Champollion qui a déchiffré les hiéroglyphes ; c’est M. Letronne qui explique les monumens grecs. L’art et les institutions de l’ancienne Égypte, sa chronologie, son histoire, ses mœurs et ses coutumes sont en grande partie connus, grace à ces travaux. Ils ont jeté moins de jour sur la religion, mais elle ne tardera pas, sans doute, à perdre ses obscurités. En Angleterre, en Allemagne, en Hollande, en Italie, on s’occupe aussi avec ardeur et succès de ces recherches. Les musées de Londres, de Turin, de Leyde, de Berlin, de Rome, sont étudiés avec soin. Le roi de Prusse doit envoyer le docteur Lepsius glaner en Égypte ce que nos voyageurs ont laissé d’inexploré, et ce jeune philologue, déjà justement illustre, saura recueillir de nouvelles richesses. Il est permis de beaucoup espérer quand on voit un concours si nombreux, et qu’on pense aux rapides progrès de ces études dans les vingt dernières années. Le sphinx n’aura peut-être bientôt plus pour nous d’énigme importante ; nous serons initiés un jour sans doute à cette sagesse des Égyptiens tant admirée autrefois ; nous comprendrons la pensée qui leur inspira de si grandes choses, et nous connaîtrons la force qui donna à toute leur œuvre une si étonnante durée.


A. Lèbre.