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Page:Revue des Deux Mondes - 1842 - tome 32.djvu/466

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DE
L’UNION COMMERCIALE
ENTRE
LA FRANCE ET LA BELGIQUE.

Au commencement de l’année 1837, la France en avait fini avec les agitations de la guerre civile ; elle reprenait sa liberté d’action au dedans comme au dehors. Les progrès de l’ordre matériel et les réformes de l’ordre moral sollicitaient, avec une force nouvelle, l’attention des chambres et du gouvernement ; mais la nécessité la plus impérieuse, celle qui dominait tous les autres intérêts, était le devoir d’étendre notre influence politique en Europe et de faire cesser, par des alliances sincères et solides, l’isolement dans lequel les traités de Vienne nous avaient enfermés.

Cet isolement se resserrait tous les jours, et les fautes de notre gouvernement n’y contribuaient pas moins que le mauvais vouloir des cabinets étrangers. Le refus d’intervenir en Espagne, refus contre lequel s’était brisé le ministère du 22 février 1836, nous avait aliéné l’Angleterre. L’Espagne, nous croyant indifférens, devenait hostile. La Suisse nous accusait d’avoir porté atteinte à son indépendance dans les misérables intrigues de l’affaire Conseil. Les états secondaires de l’Allemagne nous avaient décidément abandonnés, depuis que l’on s’obstinait à repousser tout commerce d’échange avec