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Page:Revue des Deux Mondes - 1842 - tome 32.djvu/870

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teur, mort avant l’âge, si cruellement frappé, comme Bellini, au milieu de ses espérances et de ses triomphes. Dernièrement, ces idées me venaient pendant la représentation de Zampa, et c’était juste le jour où l’institut, après avoir médité près d’un an sur le successeur à donner à Chérubini, venait d’ouvrir ses portes à M. Onslow. Hélas ! pensai-je, si Hérold vivait, la question n’eût pas mis tant de temps à se décider. Rien ne fait songer aux morts comme un coup d’œil jeté sur la faiblesse des vivans. Quels sont aujourd’hui les hommes qui représentent l’avenir de la musique en France ? Cherchez à l’Institut, vous en compterez six : M. Berton, M. Spontini, M. Auber, M. Caraffa, M. Halévy, M. Onslow, et, du premier coup, sur les six, il en faut rayer deux, M. Berton, qui n’appartient plus à notre époque, et vit depuis quarante ans dans les souvenirs d’un passé glorieux, et M. Spontini, Italien par son origine, Allemand par ses fonctions, et qui, pour se rendre à la première condition des règlemens de l’Institut de France, pour se décider à venir résider à Paris, semblait attendre qu’une disgrace l’exilât de Berlin ; restent M. Auber, M. Caraffa, M. Halévy et M. Onslow, puis en dehors de l’Institut et frappant à la porte, M. Adam, puis… parcourez la liste de la dernière élection, lisez les noms qui se mettaient sur les rangs, et dites si ce n’est pas le cas de regretter la mort de l’auteur de Zampa, de Marie et du Pré aux Clercs !


H. W.