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Page:Revue des Deux Mondes - 1843 - tome 1.djvu/314

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LES ORIGINES
DE LA PRESSE.

I. — L’ATELIER DE GUTENBERG. — ÉTAT DES ESPRITS AU
XVe SIÈCLE. — ANTÉCÉDENS DE L’IMPRIMERIE.

On a beaucoup écrit sur les origines de l’imprimerie. Sans discuter les opinions de mes devanciers, sans me mêler à la controverse soutenue par plus de cent érudits respectables, souvent spirituels, trop ingénieux quelquefois, et tous d’un avis différent, je m’en tiendrai, avec une modeste simplicité, aux vieux documens que Schœpflin l’Alsacien publia en 1760, et qui contiennent les procès-verbaux relatifs à la vie de Gutenberg. C’est le dossier des litiges judiciaires soutenus, entre 1441 et 1470, par le gentilhomme mayençais Jean Chaird’oie de Bonnemontagne ; tel est le nom bizarre qu’il portait : « Hans Gensfleisch von Gutenberg. » Ce dossier authentique, ce vieux dialecte allemand mêlé de patois d’Alsace, ces dépositions de témoins obscurs, ces bavardages de servantes, ces causeries de bourgeois surannés, rumeurs de faubourg et de place publique, sentences de bourgmestres, réclamations de fournisseurs, promettent peu de chose ; grace à eux cependant la clé de l’atelier primitif est retrouvée. On voit les presses, les vis, les formes, les caractères, la