Page:Revue des Deux Mondes - 1843 - tome 2.djvu/132

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
126
REVUE DES DEUX MONDES.

(7 septembre 1836) ; d’année en année, le nombre de ses membres alla toujours croissant, et ses résultats devinrent de plus en plus considérables. Elle compte aujourd’hui plus de sept cents membres souscripteurs ou donateurs, dont une partie se trouve à l’étranger, mais le plus grand nombre en Grèce et en Turquie. Le rapport officiel publié à la fin de l’année 1840 fait monter les recettes régulières de la société à la somme annuelle de 36,710 dr. ; ces recettes ont dû augmenter, depuis cette époque, au moins de 5,000 dr., et continuent à s’accroître. Elle possède en outre un capital de 40,000 dr. environ, qu’elle compte employer à la construction d’un local convenable pour la grande école centrale. Cette dernière école, excellente sous tous les rapports, est confiée actuellement à la direction d’une femme très distinguée, Mme Sébasté Mano ; on peut dire que cet établissement est aux écoles primaires des jeunes filles ce que l’école normale primaire est aux écoles élémentaires des garçons. Son principal but est en effet de former des institutrices, et, pour favoriser ce résultat, un certain nombre de bourses y ont été fondées tant par le gouvernement que par la société elle-même, en faveur des jeunes personnes de talent dont les dispositions seront reconnues. C’est encore dans les mêmes intentions qu’a été attachée à cette école une école modèle où les futures institutrices s’exercent sur de petites filles à la pratique de l’enseignement. En outre, dans cette école supérieure, où les jeunes personnes peuvent acquérir un degré d’instruction assez étendu, on reçoit aussi, moyennant une pension modique, des pensionnaires et des externes, ce qui contribue à augmenter les revenus de la société. Enfin, l’école de mistress Hill ayant été dissoute tout récemment, et les bourses qui y avaient été fondées par le gouvernement ayant été transférées à l’école centrale de la société philecpédeutique, celle-ci a vu par là s’accroître ses ressources. Au reste, la société ne borne pas son activité à cet établissement. Elle vient encore en aide à un grand nombre d’écoles primaires, d’instituteurs et d’institutrices dans les provinces, en leur faisant des envois de livres ou d’autres moyens d’étude ; elle a même favorisé la publication d’un grand nombre de livres élémentaires, soit en se chargeant des frais d’impression, soit au moyen de récompenses et d’encouragemens. En un mot, la société philecpédeutique développe de jour en jour une activité plus honorable et plus bienfaisante.

La maison des orphelins, fondée à Égine sous l’administration du président J. Capodistrias, sur un plan trop vaste pour les besoins