tude chaque année, s’arrêtera devant les Montagnes Rocheuses ? Non assurément. Les ressources agricoles, commerciales et industrielles, que renferme le sol du territoire de l’Oregon, tenteront tôt ou tard la cupidité des Américains. Le besoin de richesses, qui dévore toutes les classes de citoyens dans les États-Unis, ne s’arrêtera pas devant une barrière imaginaire, et ce ne seront ni les Indiens ni les trappeurs de la compagnie de la baie d’Hudson qui opposeront un obstacle à l’invasion des riflemen qui ont conquis l’Arkansas et le Missouri. Il est permis de croire sans témérité que cette fois la politique de l’Angleterre sera en défaut, et qu’elle trouvera dans la race anglo-américaine, qui a hérité de ses qualités les plus heureuses, des adversaires dignes d’elle et capables de lui poser des bornes. Les Peaux Rouges, les agens anglais, les castors et les bêtes sauvages s’effaceront devant les progrès des Américains, car les pionniers apporteront avec eux, non pas seulement les armes qui donnent la mort aux timides et inoffensives créatures de ces solitudes, mais ces instrumens bien autrement irrésistibles, je veux dire la hache et la charrue, qui défricheront ce sol vierge, et y feront lever, en même temps que des moissons dorées, une noble, forte et libre population, fille du travail et de la civilisation nouvelle des bords de l’Atlantique.