Page:Revue des Deux Mondes - 1843 - tome 3.djvu/509

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.



LE
DRAME SATYRIQUE
CHEZ LES GRECS.

LE CYCLOPE.


I.

Dans les fêtes dionysiaques, berceau commun de tous les genres de composition dramatique, il y avait, comme dans nos fêtes religieuses du moyen-âge, une partie sérieuse et une partie bouffonne. De la première sortit la tragédie, et, plus tard, quand celle-ci eut atteint ou fut près d’atteindre à toute sa gravité, le besoin de délasser d’une trop grande contention d’esprit la masse la plus grossière des auditeurs, de rattacher par quelque point le spectacle à son origine bachique, dont il s’était fort écarté, de répondre aux réclamations des dévots serviteurs du dieu, lesquels n’y trouvaient plus rien qui eût rapport à son culte, l’une ou l’autre de ces raisons, peut-être toutes deux ensemble, firent qu’on s’avisa d’emprunter à cette partie