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UN
FRAGMENT INÉDIT
DE PASCAL.

De toutes les découvertes, grandes ou petites, que j’ai pu faire dans ces derniers temps sur Pascal, voici, sans contredit, la plus inattendue. Il ne s’agit plus ici de lettres mystiques adressées à ses deux sœurs ou à Mlle de Roannez, ni de quelques lignes destinées à une nouvelle Provinciale, ni de nouveaux débris du grand livre des Pensées, ni enfin de quelque ouvrage de la dernière époque de la vie de Pascal, de cette époque aujourd’hui bien connue et remplie de tant de monumens tous empreints du même caractère, celui d’une dévotion à la fois sublime et ridicule, qui répudie la raison, rejette la distinction naturelle du bien et du mal, du juste et de l’injuste, met l’existence de Dieu à croix ou à pile, nous abêtit pour nous faire croire et regarde le mariage comme un déicide. Je viens aujourd’hui éclaircir une tout autre époque de cette vie sitôt dévorée ; je viens tirer de l’oubli un écrit d’un caractère bien différent, et dont le sujet semble plutôt emprunté à l’hôtel de Rambouillet qu’à Port-Royal.