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DE
L’ÉTAT DE LA POÉSIE
EN ALLEMAGNE.

I. Lenau’s Gedichte (Poésies de Lenau.)
II. Waldfraülein (La demoiselle de la Forêt), par M. Zedlitz.
III. Freiligrath’s Gedichte (Poésies de Freiligrath).
IV. Atta-Troll, par M. Henri Heine.

Après la grande période littéraire de l’Allemagne, après le riche épanouissement de l’imagination sous le règne de Goethe, de Schiller, de Herder, l’art ne disparut pas tout à coup ; long-temps encore il fut noblement représenté par une école ouverte à tous les instincts affectueux, à toutes les sympathies nationales, par Uhland, Rückert et leurs amis. La poésie refleurissait sur sa tige épuisée déjà ; dernier produit de l’année, dernière fleur de l’automne, ce fut là peut-être une partie de son charme, et la muse germanique aima ces heureux poètes comme une mère aime les derniers venus de ses enfans, ceux qui ont béni et consolé sa vieillesse. Mais depuis ce mouvement inattendu, depuis cette floraison inespérée, un vent glacial a soufflé sur la pensée poétique ; toutes sortes d’influences