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LITTÉRATURE
DU MOYEN-ÂGE.

JOINVILLE.

Au moment où une restauration habile va nous rendre, dans toute sa beauté primitive, la Sainte-Chapelle, ce type classique de l’architecture chrétienne, ce parthénon du moyen-âge ; au moment où se répand dans le public le bruit de la découverte du cœur de saint Louis, peut-être y a-t-il une sorte d’à-propos à rappeler cette naïve biographie du pieux et grand roi qu’a tracée la main d’un serviteur dévoué et fidèle. Rien dans notre littérature du moyen-âge n’a obtenu un renom plus populaire que les mémoires du sire de Joinville. Parce qu’on en a beaucoup parlé et fort bien parlé, n’est-il plus permis d’en rien dire ? Je ne le pense pas. L’histoire littéraire est comme toute autre histoire : sans se défaire, elle se refait perpétuellement. On ne prétend point à remplacer ceux qu’on aurait tout au plus l’ambition trop orgueilleuse peut-être de continuer. Et dans ce qui a été le mieux vu, il reste toujours quelque chose à saisir pour peu qu’on sache regarder.

Les savans débats qu’a fait naître l’espoir d’avoir retrouvé le plus noble reste d’une sainte dépouille ne sont pas encore terminés. Tandis