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Page:Revue des Deux Mondes - 1844 - tome 7.djvu/728

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vement d’émulation et de concurrence qui a conduit les maîtres de hauts-fourneaux, de forges et d’usines diverses, à rechercher d’un côté les économies possibles, de l’autre l’amélioration des procédés. La fabrication du fer a donc fait de grands progrès, mais elle a été loin de recueillir toujours la récompense de ses efforts. La protection dont on l’entourait est venue profiter outre mesure et dans une tout autre proportion au propriétaire de forêts ; c’est lui qui sans risques et sans travaux a obtenu l’avantage le plus certain.

En 1819, on a fabriqué en France :
110,500 tonnes de fonte au charbon de bois.
2,000 au coke.
112,500 en total.
73,200 tonnes de fer au charbon de bois.
1,000
à la houille tant exclusivement que partiellement.
74,200 en total.
En 1842, la production est arrivée
à 297,174 tonnes de fonte au charbon de bois.
102,282 au coke.
399,456 en total.
et à 109,795 tonnes de fer au charbon de bois.
175,029 à la houille.
284,824 en total.

Jusqu’en 1828 pour la fabrication de la fonte, et jusqu’en 1833 pour celle du fer, l’augmentation du combustible minéral a été très lente ; c’est à dater de 1829, que la loi d’indemnité ayant versé des capitaux considérables dans la classe des grands propriétaires, les forêts, recherchées comme placement, acquirent une valeur relative très élevée, et le cours des bois à exploiter s’en ressentit. Le minerai de fer est très libéralement répandu par la nature sur la surface du sol français ; mais certains gîtes, fort importans par leur masse et leur bonne qualité, se trouvent loin des mines de houille, et seulement à portée de forêts consacrées de tout temps à leur exploitation. Là, les maîtres de hauts-fourneaux et de forges se sont trouvés à la merci des propriétaires de