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LA


CHAMBRE DES DÉPUTÉS.




VOYAGE D’UN SLAVE AUTOUR DE LA CHAMBRE




On ne se souvient plus guère d’Henri Fonfrède, ce loyal, fantasque et parfois éloquent journaliste, et on a tout-à-fait oublié un livre que le publiciste de la Gironde adressa, il y a quelques années, à MM. les députés de France, touchant les limites constitutionnelles de leur prérogative. M. Henri Fonfrède était un humoriste en politique, — il y en a toujours quelques-uns, — il exagérait volontiers les choses et s’emportait facilement. En cette occasion, il criait à l’usurpation de pouvoir, et présageait sur tous les tons, si l’on ne changeait vite de système, la ruine prochaine de la charte et la chute inévitable de la royauté. M. Fonfrède annonçait des catastrophes, et il semblait prêt, comme cela avait été dit sous la restauration avec beaucoup plus d’à-propos, à se mettre chaque matin à la fenêtre pour voir passer la monarchie en chaise de poste, peut-être même sur un tombereau. Que sont devenues ces tristes prévisions ? La charte est encore debout, et la royauté n’est point partie pour l’exil, que nous sachions, quoique MM. les députés de France, pour parler comme M. Fonfrède, n’aient pas mis à profit les pressans conseils et n’aient pas jugé nécessaire de restreindre les frontières de leur empire. Ont-ils eu tort ? Ils ont eu raison. Des alarmistes seuls peuvent voir une situation violente et périlleuse dans un état de choses qui, pour être