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Page:Revue des Deux Mondes - 1845 - tome 11.djvu/983

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d’assurer partout l’exécution des lois et l’accomplissement des services publics. Des auxiliaires particuliers, fonctionnaires eux-mêmes, les assistent dans l’exercice de ce pouvoir. Des conseils les éclairent, des bureaux leur tiennent la plume, des inspecteurs leur prêtent le secours d’une surveillance permanente. Les conseils, les bureaux, les inspecteurs, sont la pensée, la main et l’œil du pouvoir central. Ils complètent l’organisation générale des fonctionnaires publics, et relient tous les rameaux de l’arbre au tronc commun.

Pour l’administration générale, le gouvernement s’appuie sur le conseil d’état. Nous avons retracé ailleurs les fonctions et les attributions de ce conseil[1]. Pour les administrations spéciales, et, si l’on peut ainsi dire, techniques, des conseils spéciaux sont constitués à la tête de presque tous les grands services : à l’instruction publique, le conseil royal ; à la marine, le conseil d’amirauté ; à la guerre, un comité pour chacune des armes, comités au-dessus desquels des hommes expérimentés demandent le rétablissement d’un conseil supérieur, déjà formé à des époques antérieures ; au commerce et à l’agriculture, des conseils-généraux pour l’agriculture, pour le commerce, pour les manufactures, pour les haras, etc. ; aux travaux publics, un conseil-général des ponts-et-chaussées, un conseil-général des mines ; à chacune des régies financières un conseil d’administration, composé du directeur-général et d’un certain nombre d’administrateurs. Les affaires les plus importantes sont traitées dans ces conseils. Leur intervention est l’application du principe qui place partout auprès du chef unique et responsable une autorité collective et consultative.

Les bureaux sont les archives vivantes de l’administration et les dépôts de la tradition. Ils font le rapport des affaires, appliquent la décision prise par le ministre ou le chef secondaire, après l’avis du conseil compétent, et expédient la correspondance administrative, quelquefois minutieuse dans ses exigences, mais toujours, même dans ses abus, conservatrice des intérêts publics. Ils n’exercent aucun pouvoir nominal, mais le plus souvent ils doivent à leur position spéciale, à leur expérience, à leur fidélité aux règles déjà appliquées, le pouvoir réel. Les bureaux occupent un personnel très nombreux 2,940 employés de tous rangs y sont réunis, 594 serviteurs et hommes à gages leur sont attachés. Le nombre des employés est de 100 à la Justice, 57 aux cultes, 127 à l’instruction publique, 73 aux affaires étrangères, 205 à la marine, 453 à la guerre, 234 à l’intérieur, 138 au

  1. Voyez la Revue des Deux Mondes des 15 octobre et 15 novembre 1841.