en fallait, et elle s’est laissé aimer comme une autre, comme sa cousine Astarté, comme Aspasie et Manon Lescaut.
Monsieur, voilà de la mythologie.
Non, madame ; mais je ne puis dire combien cette indifférence à la mode, cette froideur qui raille et dédaigne, cet air d’expérience qui réduit tout à rien, me font peine à voir à une jeune femme. Vous n’êtes pas la première chez qui je les rencontre ; c’est une maladie qui court les salons ; on se détourne, on bâille, comme vous en ce moment, on dit qu’on ne veut pas entendre parler d’amour. Alors pourquoi mettez-vous de la dentelle ? Qu’est-ce que ce pompon-là fait sur votre tête ?
Et qu’est-ce que ce coussin fait dans votre main ? Je vous l’ai demandé pour le mettre sous mes pieds.
Eh bien ! l’y voilà, et moi aussi ; et je vous ferai une déclaration, bon gré, mal gré, vieille comme les rues et bête comme une oie ; car je suis furieux contre vous.
- (Il pose le coussin à terre devant la marquise, et se met à genoux dessus.)
Voulez-vous me faire la grace de vous ôter de là, s’il vous plaît ?
Non ; il faut d’abord que vous m’écoutiez.
Vous ne voulez pas vous lever ?
Non, non, et non, comme vous disiez tout à l’heure, à moins que vous ne consentiez à m’entendre.
J’ai bien l’honneur de vous saluer. (Elle se lève et ouvre la porte.)
Marquise, au nom du ciel ! cela est trop cruel. Vous me rendrez fou, vous me désespérez.
Cela vous passera au Café de Paris.