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LES ANCIENS


COUVENS DE PARIS.





PREMIER RÉCIT.
LE CADET DE COLOBRIÈRES.




I.

Sur la route d’Italie, et à une petite lieue de la frontière, vers l’endroit où le Var sépare la Provence du comté de Nice, l’on aperçoit, dans un paysage assez aride, les ruines d’un vieux château dont le mur de façade, encore debout, est percé de larges fenêtres qui se découpent à jour sur l’azur foncé du ciel. Une tour massive, et d’une architecture plus ancienne que le reste de l’édifice, domine ces décombres, et, sur le faite crénelé auquel le temps n’a fait que quelques brèches, l’on distingue comme une aiguille noirâtre, assez semblable à un vulgaire paratonnerre ; c’est le tronçon de la hampe qui soutenait jadis l’étendard seigneurial. La colline que couronnent ces ruines est couverte d’une végétation chétive et embaumée dont l’aspect ravirait un amateur de botanique, car les plantes rares qui distillent ces