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Page:Revue des Deux Mondes - 1845 - tome 12.djvu/818

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LES


COUVENS DE PARIS.




PREMIER RÉCIT.
LE CADET DE COLOBRIÈRES.





II.[1]


Le lendemain de l’arrivée de Mlle Maragnon au château de Colobrières, lorsque le premier rayon du soleil levant pénétra entre les volets disjoints, et inonda de sa rose clarté la chambre où dormaient les deux cousines, Éléonore s’éveilla comme en sursaut, et, se relevant à demi, elle considéra un instant l’ameublement fané, les délicates sculptures et le plafond lézardé aux quatre coins duquel les chérubins couvraient de leurs ailes enlacées le chardon de sinople des Colobrières ; puis, se retournant avec un geste enfantin, elle passa la main devant les yeux encore fermés d’Anastasie comme pour en chasser le sommeil, et dit en la baisant au front : — Bonjour.

— Bonjour, cousine, répondit celle-ci en l’embrassant. Eh ! vite, levons-nous ; la journée va nous sembler si courte !

  1. Voyez la première partie dans la livraison du 15 novembre.