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de la gloire littéraire, ces deux histoires sont un double service rendu au pays. Sous la restauration, M. Thiers, et avec lui M. Mignet, relevait l’image oubliée de la révolution française. C’était une action politique pleine de courage et d’opportunité. Nous avions alors besoin de connaître l’histoire de la liberté et des efforts de nos pères pour la conquérir ; aujourd’hui M. Thiers, par l’Histoire du Consulat et de l’Empire, nous apprend comment la société nouvelle a été fondée, comment une main puissante a établi l’ordre, donné au gouvernement une centralisation féconde, et glorifié la France aux yeux du monde. Dans ce second enseignement, il n’y a pas moins d’utilité et d’à-propos. Il est beau d’être doué de la force de produire un pareil livre au milieu des agitations de la vie politique. Dans, quelques jours, ce livre sera dans toutes les mains, dans le cabinet de l’homme d’état, dans les salons, sur la table de l’étudiant, dans les ateliers de l’ouvrier ; il aura passé la frontière. Il ira satisfaire toutes les curiosités qui l’attendent : il soulèvera bien des controverses et des critiques, peut-être même bien des colères, en dépit de la modération si haute et si sincère qui s’y fait sentir ; mais nous croyons que les amis de M. Thiers peuvent être tranquilles sur le résultat définitif d’une si redoutable épreuve, et que l’opinion reconnaîtra dans l’Histoire du Consulat et de l’Empire le livre d’un grand esprit et d’un noble cœur.


LERMINIER.