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DU


COMMERCE EXTERIEUR


DE LA FRANCE.




I.

Nous n’avons pas dans les travaux de la statistique une confiance aveugle, et nous sommes loin surtout de les considérer comme le fondement nécessaire des grandes vérités que l’économie politique enseigne. Les données que ces travaux fournissent sont en général trop incertaines, trop fugitives, trop variables, pour qu’on en déduise des règles fixes, et, quand même elles seraient aussi exactes qu’on le suppose quelquefois, elles n’ont pas ordinairement un rapport assez direct avec les principes généraux que la science cherche à établir. Ce n’est pas sur le terrain mouvant des relevés statistiques que cette science repose ; elle s’appuie sur la base plus solide de l’observation, et c’est dans le développement régulier des faits historiques, où les effets s’enchaînent avec les causes, qu’elle va chercher ses exemples et ses leçons. Toutefois, dans un autre ordre d’idées, les travaux statistiques peuvent encore ouvrir une source féconde d’observations. S’ils ne révèlent jamais les grands principes de la science, ils en éclairent du moins l’application et les confirment quelquefois. Ils sont d’ailleurs pour un peuple une sorte de bilan toujours utile à consulter. C’est à ce titre que le tableau du commerce extérieur, publié