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IV. — COMMERCE EXTÉRIEUR EN 1844

Les derniers tableaux publiés par l’administration des douanes se rapportent à l’année 1844, car ce n’est guère que dix mois après la fin de chaque exercice, que ces tableaux sont livrés au public. On a déjà fait remarquer plusieurs fois que cette publication est bien tardive. Quoique le travail qu’elle nécessite soit fort étendu, on peut espérer que l’administration parviendra à en rapprocher le terme.

On a vu que le commerce extérieur de la France pendant cette année 1844 a porté sur une valeur totale de 2,340 millions, savoir : 1,193 à l’importation, et 1,147 à l’exportation ; mais ce chiffre comprend toutes les valeurs que la douane a constatées à l’entrée ou à la sortie, quelle qu’en soit la destination ou la provenance, c’est-à-dire qu’on y a fait entrer les marchandises qui n’ont fait que passer sur notre territoire en transit, et même celles qui n’ont été que déposées momentanément dans les entrepôts de nos villes maritimes. C’est le commerce général. Quant au commerce spécial, comprenant seulement les produits étrangers que la France a reçus pour sa propre consommation, et les produits nationaux qu’elle a expédiés à l’étranger, il a porté sur une valeur totale de 1,657 millions, dont 867 à l’importation et 790 à l’exportation.

Remarquons en passant que si pour le commerce général les importations de 1844, comme celles des quatre années précédentes, excèdent les exportations, la différence pour le commerce spécial est encore plus forte ; c’est 46 millions d’un côté et 77 de l’autre. On a déjà vu pourquoi ce résultat n’a rien dont on doive s’étonner ni surtout s’alarmer. Nous savons, en effet, qu’en dépit de ces différences, l’année 1844 a été pour la France une époque de grande prospérité.

Dans son ensemble, le commerce extérieur de la France peut être envisagé soit par rapport à la nature ou à l’espèce des marchandises qui en ont été l’objet, soit par rapport aux pays avec lesquels les échanges ont eu lieu, soit enfin par rapport à la voie que les marchandises ont suivie, par terre ou par mer. Nous le considérerons tour à tour sous ces points de vue divers.


V. — NATURE OU ESPÈCE DES MARCHANDISES ÉCHANGÉES

C’est un fait assez digne d’attention que l’énorme chiffre pour lequel figurent dans le total des valeurs importées en France les matières nécessaires à l’industrie et les objets de consommation naturels. Au commerce spécial, le seul qui nous intéresse à cet égard, ces produits